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  • Photo du rédacteurMélissa

Car les menstruations ne devraient jamais être synonymes de douleurs

Je me rappelle encore la première fois que j'ai eu mes règles, une douleur lancinante a traversé mon bassin, mon ventre n'était que douleur. J'avais juste 12ans et ce n'était que le début.

Douleur dans les reins, contractions dans le bas du ventre, nausées...sont devenues mon rendez vous mensuel.

Ces douleurs ce sont amplifiées au fil du temps, je me rappelle être étendue sur le sol plié en deux comme prostrée de douleur, à plusieurs reprises j'ai été aux urgences. Pas particulièrement prise au sérieux par le corps médical, car "les régles ça fait mal" (maintenant je sais que c'est faux), car on ne me croyait pas forcément, car "j'en faisais surement trop", car cela devait être dans ma tête"...

Pourtant en tant que soignante désormais je sais que je n'ai pas à juger la douleur d'un patient, que c'est une donnée subjective à chaque individu et qu'elle doit toujours être écouté et prise au sérieux, car elle est révélatrice.

Après la découverte de kystes fonctionnels (finalement c'était pas que dans ma tête), j'ai été mise sous contraceptif hormonal (pilule) à l'âge de 13ans, il a fallu environ 2 ans pour trouver une pilule qui me convienne à peu prés.

Je continuais à avoir mal malgré la pilule, je redoutais mes périodes de règles qui arrivaient toujours trop rapidement à mon goût, alors parfois j'enchainais une plaquette pour me laisser un peu de répit, mais je le payais le mois suivant où les douleurs se faisaient encore plus intenses.

Les anti-inflammatoires je les avalais comme des bonbons, la bouillotte est devenue ma meilleure amie et les mains de ma maman mes plus fidèles alliées pendant ces périodes.

J'avais l'impression que personne ne comprenait vraiment, que personne ne m'écoutait. Pour la gynécologue que je voyais à l'époque les kystes avaient disparus donc tout allé pour le mieux, elle me prescrivait de l''antadys, ma pilule, j'avais droit à un frottis et byebye.

Lorsque j'avais mes règles aller en cours me paraissait une montagne, l'EPS n'en parlons pas mais si j'avais le malheur de m'absenter j'avais droit à une réflexion du type "mademoiselle vous ne pourrez pas vous absentez tous les mois pour vos problèmes de filles..." (non mais pourquoi les règles sont aussi souvent associées au mot problème??)

Alors j'ai commencé à croire ce qu'on me disait "avoir mal pendant ses règles c'est normal", j'ai cru que ma tolérance à la douleur était plus faible que les autres, qu'en quelque sorte j'étais une "chochotte "; c'est ce qu'on me faisait ressentir.

Après 14 ans sous pilule à avoir toujours ces fichues douleurs, et au vu des polémiques autour des contraceptifs hormonaux j'ai décidé de mettre un stérilet au cuivre, ce que ma gynécologue a approuvé (sachez qu'il est déconseillé de choisir ce type de contraceptif lorsque l'on a des douleurs).

Alors oui j'ai pu connaitre la joie de redécouvrir mon cycle, j'ai redécouvert mon corps, mes seins ont dégonflés d'un coup, ma libido a augmenté. Mais au delà de ces petits plaisirs j'ai connu l'enfer. Mes menstruations duraient plus longtemps, de nouvelles douleurs sont apparues: j'avais désormais l'impression d'être chaque mois lacéré de l'intérieur, comme si on me mettait des poignards dans le ventre et qu'on les tournait tout doucement, j'avais l'impression que mon vagin se déchirait et en plus de ça j'avais des symptômes types infection urinaire (envie d'uriner très très fréquente, douleur dans la vessie, sensation de poids) et j'allais presque oublié que des douleurs sont également apparues lors des rapports sexuels. Nuits blanches sur nuits blanches, à me morfondre de douleur, journées de travail très compliquées à gérer quand j'arrivais à m'y rendre. Les anti-inflammatoires ne m'aidaient plus tellement. Et j'avais un sentiment de grand désespoir. Je redoutais chaque mois cette période maléfique, et en même temps je culpabilisais de voir les règles de cette façon là, bref un cercle vicieux infernal.

Devant cette souffrance mon chéri a pris les devants et m'a dit que je ne pouvais plus continuer comme ça, qu'il devait bien y avoir une raison, des solutions... Après 15ans à avoir sagement mal je n'y croyais pas vraiment.

J'ai commencé par consulter une sage-femme plutôt que mon ancienne gynécologue qui ne m'avait sans doute jamais écouté. J'ai retiré mon stérilet, j'ai découvert que le stérilet mis en place deux ans plus tôt par ma gynécologue n'était pas adapté à ma morphologie (j'avais un stérilet destiné aux multipares et je n'ai actuellement eu aucune grossesse).

Je me suis laissé du temps. J'ai pris conseil auprès d'une de mes amies gynécologue.


Puis j'ai entrepris mon parcours de soins: IRM pour éloigner la notion d'endométriose (car l'IRM n'est pas catégorique), ostéopathie pelvienne, séance de neurotraining, modification de mon régime alimentaire, naturopathie, lectures, podcast, yoga adapté, séances d'hypnose, prise d'un contraceptif oral à la progestérone, rdv avec une gynécologue spécialisé dans les douleurs pelviennes...


Aujourd'hui je n'ai plus mal depuis deux mois, c'est un apaisement que je ne saurai expliquer. Mon corps et mon esprit gardent encore en mémoire cette douleur. J'apprend à connaitre mon corps sans ses douleurs, à ne plus associer mon ventre et mes parties génitales à la souffrance. Je permets à cette zone de retrouver tout l'espace qui lui est nécessaire.


Je ne souhaite à personne de vivre ce type de douleur. Sachez que la douleur est toujours un signal dont il faut trouver la signification.


Mes conseils:

- Ecoutez-vous personne n'a le droit de juger ce que vous ressentez !

- Alimentation: faites des test, essayer de suivre un régime alcalinisant (non inflammatoire) avant vos lunes en supprimant ou diminuant le café, le thé noir, le sucre l'alcool... Vous pouvez aussi essayer d'arrêter le gluten.

- Passez au bio: à tous les niveaux ! Cosmétiques, produits ménagers, nourriture... pour éviter d'être surexposé aux perturbateurs endocriniens.

- Trouver la pratique physique qui vous fait du bien: pour certaines personnes bouger, respirer, faire circuler pourra aider.

- Parlez-en, ne laissez personne minimiser vos douleurs, n'ayez pas honte de dire à votre employeur je suis absente car j''ai de grosses douleurs de règles, à vos amis que vous ne viendrez pas à une soirée car vous n'êtes pas bien...Mais peut être aussi parler à une psychologue, ou à un groupe de soutien, un cercle de femmes... trouvez ce qui vous correspond.

- Tournez-vous vers les médecines alternatives (sans rejeter la médecine générale) qui pourront représenter un grand soutien dans ce type de problématique. Veillez à associer les deux types de médecines qui peuvent être complémentaires. Cela vous permettra peut être de comprendre la symbolique de vos douleurs.

- Les plantes: la tisane de cannelle est un bon antispasmodique, les fleurs d'hibiscus sont également conseillées, l'achillée millefeuille et les feuilles de framboisiers pourront aussi vous aider. Vous pouvez vous masser le ventre avec une huile végétale dans laquelle vous mettrez quelques gouttes d'huile essentielle d'estragon. N'hésitez pas à contacter une naturopathe adapté les posologies.

-Renseignez-vous: vous pourrez retrouver mon article: lune & cycle féminin dans lequel je vous donne une bibliographie complète des livres qui m'ont accompagné.

-J'ai découvert il y a peu de temps des podcast qui pourront vous permettre d'obtenir des informations de professionnels sur le sujet: Les Femmes Sages, Parlons d'endo.


J'espère que les informations ci dessus pourront vous être utiles, n'hésitez pas à partager cet article aux personnes de votre entourage souffrant durant leur règle.

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